dimanche 28 octobre 2007

Laurence et Bénédicte sont arrivées...

28 octobre 19h57 >> Si la nuit s’est avérée calme au Terminal Nautico de Salvador de bahia, la journée a en revanche été scandée par des rafales d’arrivée de solitaires en proto ou Série toutes aussi joyeuses et riches en émotions les unes que les autres. Pétards, musique préférée du skipper, fruits frais et caïpirinha, et le traditionnel plongeon plus ou moins assisté dans les eaux du ports... la mécanique des procédures d’arrivée s’est un moment emballée quand coup sur coup, pas moins de 9 Minis se sont présentés en milieu de journée sur la ligne d’arrivée. 52 voiliers sont à l’heure où nous écrivons ces lignes amarrés sagement aux pontons... 31 solitaires sont encore en mer...

A Bertrand Castelnerac (As de coeur,12ème Série en 28 jours, 6 heures, 56 mn 30 sec) arrivé peu après minuit heure française, ont succédé aux premières lueurs de l’aube brésilienne Bertrand Dubucq (Manietol, 13ème Série en 29 j. 19 h. 12 mn 31 sec.)), Fabrice Lucat (Hakuna Matata, 47ème en 29 j, 8 h. 7 mn et 30 sec.) ), Laurence Château (Ofoken France, 16ème Série en 29 j. 1 h. 30 mn et 31 sec.), Yannick Allain (Centifolia, 41ème général en 28J, 16 H. 0 mn 17sec.)), Raoul Cospen (Dalet Digital Media system, 40 ème géné en 28 j. 11 h. 38 mn 58 s.), Laurent Bourgues (Adrenaline, 39ème géné en 28 j. 10 h. 47 mn 54s.), Benédicte Graulle (Barreau de Paris, 14ème série en 28 j. 20 h. 32 mn 25s.), Henrik Maskowitz (Merlin soft, 48ème géné en 30 j. 7 h. 10 mn 18 s.) et Marc Gascons (Tip Top).

Petit événement attendu, l’arrivée après Isabelle Joschke hier en catégorie proto, de la première femme en Série. C’est Laurence Château qui s’attribuait l’honneur d’être la première femme de l’étape, quelques minutes seulement devant Bénédicte Graulle. Mais cette dernière se consolera sûrement en devenant la première des femmes en voilier de série. Tous ces coureurs ont ainsi partagé, au moins depuis le passage des îles du Cap Vert les mêmes joies et les mêmes caprices de la météo. Le pot au noir revient sur toutes les lèvres tant il s’est acharné sur ce groupe, le retenant parfois plus de 4 jours. Véritable fil d’Ariane pour ces marins au bord de la crise de nerfs, la radio VHF a fonctionné à plein, créant des liens profonds entre des solitaires en quête de soutien et de confidence. Fabrice Lucat portera peut-être longtemps ce surnom de Radio Matata (clin d’oeil au nom de son proto Hakuna Matata) tant sa jovialité et sa volubilité a permis la dédramatisation de nombres de situations. Bénédicte Graulle, Laurence Chateau et Véronique Loisel se sont mutuellement soutenues, échangeant moult encouragements sur les ondes qu’une autre femme captait parfaitement sans pour autant pouvoir se faire entendre, Isabelle Joschke. "Je ne sais pas ce qu’elle va penser de moi" raconte Bénédicte, mais après avoir appris ce qui lui était arrivé (arrêt à Mindelo pour réparer son bout dehors ndlr), j’ai à deux reprises rêvé d’isabelle et j’en ai beaucoup parlé à la VHF tant j’étais déçue pour elle..."

Laurence Chateau prend la 16ème place catégorie série et la 46ème place au scratch. Elle aussi est allée au bout d’un incroyable pari personnel, une gageure relévée à la force de la volonté. "La Transat 6,50, que l’on ne s’y trompe pas, est dure, très dure.... bien sûr, il y a des moments de plaisirs, les dauphins et les ciels fabuleux.... mais c’est une épreuve au sens fort du terme. C’est mon Everest. je me suis prouvée que je pouvais le faire, et je suis heureuse et satisfaite de cela. La complicité avec les autres femmes de la course et avec certains garçons aussi dans le pot au noir restera un souvenir particulier pour moi..."

Denis van den Brink