dimanche 29 août 2010

"il fallait barbariser en finesse !"

Dimanche 29 août 2010

Contente ?

Contente ? Ravie ! Je suis rentrée en course sur la seconde étape avec un objectif, ne rien lâcher à mes poursuivants, et attaquer en finesse par devant. La course était belle, mais parsemée d’embûches qu’il fallait éviter sous peine de casser du matériel. Le bateau est resté 6 jours cabré. Les voiles d’avant levaient l’étrave jusqu’au mât, j'ai enchaîné surf sur surf, des heures entières à 15 nœuds et des pointes à 17 nœuds.  Il fallait jouer avec justesse entre les changements de voile à l’avant (choisir la taille de spinnaker 40, 70 ou 90 m2) et la réduction de la grand voile en fonction de l’état de la mer. Ce sont les vagues plus que la force du vent qui nous ont freinés tout au long du parcours. Plusieurs nuits, j’ai du affaler le spi lorsque je ne discernais plus la forme des vagues (plus de lune),  car c’était trop dangereux de céder la conduite du bateau au pilote. Et puis il fallait dormir un peu. Comme l’a bien résumé un autre concurrent, sur cette course aux conditions plutôt viriles, il fallait barbariser en finesse !


Un nouveau palier franchi dans ta manière de courir ?
Les saisons d’entraînement qui se sont échelonnées depuis 2008 me permettent aujourd’hui de frôler le podium. Sur cette étape, il ne fallait pas avoir peur d’envoyer de la toile, et les entraînements ont payé sur ce point. J’ai accroché la flotte de tête, pour rien au monde je ne l’aurai lâchée. Je ne me suis pas posé de question, même quand les conditions étaient particulièrement dures. Je n’ai pas tutoyé les limites du potentiel du bateau, je suis restée raisonnable dans mes choix. C’est ce qui est encourageant pour la suite, il reste de la marge de progression.

Le bateau
Le bateau que je chevauchais, le Mini 429, date de 2003, et avec lui, on est venu chatouiller la flotte des numéros 700, les bateaux les plus récents. Ce plan Lombard a vraiment de très beaux restes et peut encore en surprendre plus d’un c’est certain. On dénombre 3 démâtages sur cette course. J en ai moi-même déjà vécu un, je suis particulièrement sensible aux « arrêts buffet », lorsque le bateau est stoppé par une vague à l’étrave. Ces arrêts sollicitent particulièrement le gréement. Sans faire de la paranoïa, c’est un risque qu’il ne fallait pas écarter ! J’ai enfourné de très nombreuses fois mais sans gravité. C’est la course. Il faut ajuster les surfaces de voile en conséquence pour ne pas charger de trop le bateau. Mon Mini est arrivé aux Sables avec le bout dehors bien écorché lors d’une manœuvre à 18 milles de l’arrivée, après avoir surmonté tant de difficultés! Quel dommage d’avoir cassé si près du but et laisser filer la 3ème place du podium (à ce moment-là j’avais 5 milles d’avance sur mes poursuivants). Mais voilà, la course n’est pas terminée à 18 milles de la ligne d’arrivée…
L’avenir
Dans les mois qui viennent, j’ai une ou deux courses au programme et peut-être parmi elles, dès le mois d’Octobre, la Mini–Barcelona, une course en solitaire en Méditerranée, une première pour moi. L’année prochaine, fin Septembre, il y a la Transat 6,50. Au jour d’aujourd’hui, elle n’est pas au programme pour moi. Mais qui sait ! L’envie ne manque pas de repartir sur un projet Mini, avec un proto plus affuté encore. L’envie ne manque pas non plus de naviguer sur des bateaux plus grands et de participer à une route du Rhum.