samedi 1 janvier 2000

Préparation

Un voyage au bout de soi-même

4 mètres cubes pour vivre ! La vie au grand large est spartiate sur un mini.

Dans un espace réduit de 4 m3, seule la moitié est disponible pour le solitaire: entre le matériel de sécurité, la quille pendulaire et son palan, la mousse d’insubmersibilité, les 7 voiles réglementaires, la nourriture et l’eau pour plusieurs semaines de mer, il ne reste le plus souvent qu’un siège pour s’asseoir, faire la navigation, manger et dormir…Car sans être de la survie, les conditions de navigation à bord d’un mini sont plutôt rudes. 

A cela il faut ajouter du courage, beaucoup de volonté pour défendre son projet, et de la persévérance pour le mener jusqu’à l’accomplissement ! La course au large « Les Sables – Les Açores – Les Sables » dont Véronique s’apprête à prendre le départ, est une épreuve atypique et surtout un long parcours personnel avant d’être un voyage océanique …Souplesse, condition physique, résistance à la fatigue, capacité à supporter l’humidité et la solitude, voilà les clés avec lesquelles Véronique devra jouer à bord de Cupuaçu.



Seule sur l’Océan

Si les conditions sont dures physiquement, le moral doit tenir coûte que coûte. Contrairement aux autres courses en solitaire, les concurrents en Minis 6,50 sont dépourvus de radio longue portée et de téléphone satellite. Seule la BLU du bord permettra à Véronique de recevoir quotidiennement un bulletin météo spécial pendant la course au large des « Sables – les Açores – Les Sables ».  


Une préparation physique adaptée

Préparer le skipper
Pour se préparer au mieux aux conditions du large, Véronique a été accompagnée par un médecin spécialisé dans les troubles du sommeil, à l’Hôpital de la Pitié à Paris. Il y a quelques mois, elle a porté un actimètre, une montre munie d’un accéléromètre et enregistrant son rythme quotidien, agrémenté des missions professionnelles à l’étranger (décalages horaires fréquents). Ces enregistrements, réalisés 24h sur 24 pendant une dizaine de jours, sont basés sur les mouvements du poignet. Leur analyse permet de déterminer le profil des phases propices à un sommeil réparateur pour la navigatrice.– A la reprise des entraînements, Véronique a suivi une seconde phase d’enregistrement, cette fois-ci au cours d’une navigation en solitaire de plusieurs jours. Les consignes étaient de ne pas dormir les premières 24 heures, de manière à rapidement se retrouver en situation de fatigue. L’objectif était de valider et d’affiner la séquence retenue par le médecin.– Dès qu’une sortie off-shore se présente, Véronique valide un peu plus loin le rythme de cette séquence de sommeil.

La préparation physique, le sommeil, la nutrition : les ingrédients à privilégier pour une course d’endurance
Depuis Décembre 2005, Véronique effectue de nombreuses navigations d’entraînement et se compare à ses futurs concurrents. Elle s'entraîne avec d’autres prototypes avec un entraîneur dédié de la base nautique de Lorient, Tanguy Leglatin. Par ailleurs, Thierry Dubois, ancien coureur et victime plusieurs fois de chavirages, forme les apprentis coureurs aux techniques de la survie en mer. A bord de Cupuaçu, il faut constamment être en alerte de jour comme de nuit: régler sans cesse les voiles, s’assurer que le vent n’a pas changé de direction, veiller à la présence de cargos sur sa route et surtout barrer. Il est donc primordial de savoir gérer ses capacités physiques et son sommeil: En mer, Véronique ne dort, au mieux, que 4 à 5 heures par jour, par tranches de 20 à 40 minutes !

De plus, Véronique mène de front son métier et une préparation physique adaptée dont le programme est élaboré par un médecin spécialiste du sport Charles-Yannick Guezennec (PDMS : Pôle Départemental de Médecine du Sport, en Essonne http://www.essonne.fr/fileadmin/sports_loisirs/sport/brochure_PDMS.pdf ). Ce programme est constitué de séances de course à pied et de séances de préparation physique. Ces dernières évoluent au cours du temps et Jésus Madico Polo, l’entraineur qui suit la progression de Véronique, adapte semaine après semaine la difficulté des exercices.

Une course au large ne se prépare pas seule. Depuis 3 ans, Véronique est conseillée par des professionnels de la course au large et du sport. Elle s’est aussi adressée à des professionnels de la nutrition et du sommeil. Son idée : profiter de son expérience menée en 2006 et 2007 pour rebondir et améliorer ses connaissances et ses conditions physiques au cours de la réalisation du projet de 2008 - 2011.