dimanche 14 mars 2010

Comment expliques-tu ta passion pour les océans ?

14 Mars 2010

C'est une des questions posées par les jeunes de Bouche du Rhône, qui vont suivre l'aventure sportive et éducative du projet "De l'espace pour la mer".

Mon goût pour la mer, je ne l’ai pas inventé !

Le souvenir de mes ancêtres, dont nombre étaient capitaines au long-court et sillonnaient les océans du globe, a baigné mon enfance de récits d’aventure. A Saint-Briac-sur-Mer, près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), les activités nautiques enfant puis mes premières régates en solitaires avec le bateau de mes parents ont eu raison de moi. Etudiante, j'ai évidemment énormément participé aux activités du club de voile de l'école. Lors de mon séjour en Guyane et malgré ma grande attirance pour cet océan de verdure, j'ai fini par ressentir le manque généré par l’absence de voile sportive.

Mon retour en métropole fin 2002 m'a permis de combler ce vide et j'ai aussitôt commencé à jongler entre courses, navigations hauturières et travail jusqu'à ce que je découvre un article sur la transat "6,50 et que je découvre un mini 6,50 au fond du port de La Rochelle… Traverser l’océan sur une coque de noix de 6,50 mètres, sans assistance aucune et bien sûr, en solitaire, m'a paru être un truc de dingue, mais j'en ai eu aussitôt extrêmement envie !

L’envie s’est subitement transformée en besoin et tout est alors allé très vite : j'ai racheté mon bateau à un ancien coureur fin 2005 (Mini 6,50 que j’ai baptisé Oyapock, du nom du fleuve séparant la Guyane du Brésil, et parce que, de venir si souvent en mission en Guyane me permettait de me rapprocher en avance de phase de la destination finale, Salvador de Baia). Bien sûr, il a fallu affronter l’inconnu et surmonter ses peurs au fur et à mesure des qualifications à la transat 6,50 de 2007 (entre La Rochelle et Salvador de Baia). A l’arrivée et après 29 jours de navigation en solitaire, une 18e place parmi une cinquantaine de voiliers de série dont une belle première étape à Madère (10ème).

Pour renforcer le lien éminent avec l'espace, j'avais enregistré mon bateau sous le nom "De l'espace pour la mer" en m’associant à l'opération « De l’espace pour la mer » du CNES en 2006. Cette opération pédagogique d’envergure a été développée en Essonne à l’aide du CG91 et de la mairie d’Evry. Elle a permis à 500 jeunes Essonniens de suivre la course, et leur a donné la possibilité de jongler avec des données acquises par deux balises Argos larguées en mer et de les comparer avec des données de satellites océanographiques.

J'ai acheté par la suite un nouveau bateau, Cupuaçu (du nom d'un arbre guyanais et du fruit dont j’adore le jus lacté) C’est un prototype en carbone bien plus performant qu'Oyapock.

Avec lui, je poursuis l'expérience sportive et développer avec l’IRD, l’IFREMER et le CNES le projet pédagogique pour cette saison de courses… Ca va être géant !

Affaire à suivre !

A tout bientôt,

Véronique