dimanche 14 mars 2010

Des jeunes des Bouches du Rhône interviewent Véronique...

Mars 2010

Des jeunes des Bouches du Rhône, aidé par leur professeur Fabrice Gunther, ont décidé de suivre de près l'aventure de Véronique à l'école. Pour cela, ils ont élaboré une interview pour mieux connaître le skipper du Mini "De l'espace pour la mer"... Avec l'objectif d'écrire un article sur l'aventure !

Vous trouverez ci-dessous 2 réponses de Véronique pour mieux comprendre ses motivations ...

Le Club de Saint Martin de Crau a mis en place un blog, ils sont motivés ! Pour le visionner: cliquez ici

Vous pouvez également visionner le Club de Port de Bouc à l’œuvre sur le web : Club-de-Port-de-Bouc

Certains ont commencé un article sur Véronique avec la documentaliste de l'école, nous vous en ferons part dès qu'il sera terminé.

A bientôt...

En quoi consiste ton métier ?

Cela fait 12 ans que je travaille pour la société européenne Arianespace. J'y ai exercé plusieurs métiers, en particulier des métiers opérationnels auprès du lanceur, pour le préparer au lancement.

Il y a 2 ans maintenant, j’ai pris un nouveau virage en rejoignant la direction commerciale d’Arianespace comme Chef de projet satellites. Un chef de projet est l’interlocuteur privilégié de clients satellite d’Arianespace, et répartit l’ensemble de tâches qui contribuent à démontrer la faisabilité technique, programmatique, contractuelle et financière du lancement ainsi qu’à sa préparation.

Aujourd’hui je suis en charge de 5 projets satellites, pour des lancements qui interviendront dans les années qui viennent (2010-2012). Seul regret à ce décor intellectuel de rêve, et après toutes ces années passées de travail opérationnel, le cadre de vie en Guyane me manque particulièrement !

Pour en savoir plus sur le parcours professionnel de Véronique.

Comment arrives-tu à trouver le temps pour naviguer en plus de ton métier ?

Lorsque je me suis vraiment décidée à rentrer à fond dans ce projet, je me suis dit : « Dis-donc cocotte, ton métier dans les étoiles, il est fichtrement intéressant…. Ca serait bien dommage de le laisser tomber ! » Et de l’autre côté, je me suis dit « Quel dommage ce serait si je décidais d’abandonner cette envie furieuse de traverser l’Atlantique… parce que je suis pieds et poings liés avec le travail qu’il faut assurer chaque jour ! » Le dilemme était grand… je peux vous le dire…

J’ai donc étudié le pour et le contre, comment pouvoir suivre des entraînements dédiés le we tout en travaillant la semaine, comment prendre le temps malgré tout de préparer mon bateau, de la mettre à la jauge (la jauge c’est l’ensemble des règles de construction, d’équipements à bord, etc. qu’il faut respecter), de chercher des sous, de m’assurer que tel équipement va arriver à l’heure, que je vais savoir le monter, de consulter la météo, de revoir les procédures pour affaler toute seule mon grand spi, de….. il y a une liste importante, alors je ne vais pas tout vous détailler.

L’important, dans tout ca, c’est de mettre des priorités et de prendre son pied ! c’est aussi simple que ca.

Si tu ne mets pas de priorités dans ce que tu dois faire au travail et des priorités dans ce que tu dois faire pour préparer ton bateau aussi, tu ne t’en sors pas. Il y a toujours 10 000 choses urgentes !

Et si tu cours comme un âne et que tu ne vois pas le jour parce qu’en permanence, tu es en retard sur 15 sujets et que des personnes attendent le résultat de ton travail pour commencer le leur, tu peux être à peu près certain que cela va te faire stresser et que tu ne va pas être très heureux.

Bien entendu, tout cela c’est de la théorie, parce que, le stress, c’est bien qu’il y en ait un petit peu ! Sinon on serait tout mou en permanence… Mais il faut qu’il soit mesuré et pour cela il faut avant tout s’organiser.

Dans mon travail, j’ai organisé avec le service des ressources humaines l’ensemble de mes jours de congés dans l’année. Chaque jour est prévu et j’essaie de jongler entre mes missions à l’étranger et mes entrainements et mes courses.

Parfois c’est tout de même un peu difficile alors il faut faire un peu de concessions… C'est normal.

Par exemple, en fin de semaine prochaine, je pars 3 semaines en Guyane pour préparer le lancement d’un satellite dont je me suis occupée pendant 2 ans (il s’appelle ASTRA 3B, c’est un satellite énorme et pourtant il est d’un tout petit pays, le Luxembourg !). Il faut que je prenne l’avion le dimanche donc je ne pourrai pas m’entrainer en bateau c’est certain. Difficile d’être dans les airs et sur la mer en même temps !... ET puis, on ne va quand même pas retarder le lancement du satellite pour faire plaisir à mademoiselle tout de même !!

Au passage, le lancement est prévu le 24 Mars. Si vous voulez, vous pourrez le suivre sur internet et si tout se passe bien vous pourrez me voir vous expliquer quelle est la mission d’Ariane 5 ce soir-là (www.arianespace.com).